Les raisons pour lesquelles l’éducation bienveillante peut être considérée comme une erreur

Une statistique brute : en dix ans, le nombre d’ouvrages consacrés à l’éducation bienveillante a été multiplié par cinq, tandis que les consultations pour troubles du comportement chez l’enfant ont, elles aussi, bondi. Ce télescopage de chiffres alimente une controverse qui ne cesse d’enfler.

Plusieurs psychologues tirent la sonnette d’alarme : l’obsession de renforcer l’estime de soi chez l’enfant risquerait de l’empêcher d’apprivoiser la frustration, de repousser l’apprentissage de la responsabilité. Sur le terrain, des rapports institutionnels pointent une croissance visible des troubles du comportement depuis qu’une majorité de familles s’est tournée vers des méthodes éducatives fondées presque exclusivement sur l’écoute active et la verbalisation.

En parallèle, la pression monte pour les parents, sommés de pratiquer une bienveillance sans faille, comme si toute maladresse risquait de briser leur enfant. Beaucoup décrivent un sentiment d’épuisement, une injonction silencieuse à l’exemplarité. Les enseignants, eux, racontent la difficulté de faire accepter des règles, le sentiment d’avoir perdu pied dans la gestion de groupe. Ce modèle, initialement présenté comme une alternative salutaire aux violences éducatives, fait aujourd’hui l’objet de discussions animées, tant dans les sphères professionnelles que dans l’intimité des familles.

Pourquoi l’éducation bienveillante suscite autant de débats aujourd’hui

L’éducation bienveillante n’a jamais autant fait parler d’elle. Portée par des références telles qu’Isabelle Filliozat, Jane Nelsen ou Catherine Gueguen, la parentalité positive s’est imposée dans les conversations, les médias, les rayons des librairies et les formations destinées aux professionnels de l’enfance. Mais à mesure que ce courant se diffuse, des critiques émergent, évoquant ses limites, ses dérives, et la manière dont il pourrait générer de nouvelles formes de pression chez les parents.

Le principe de la discipline positive est limpide : favoriser l’écoute, soutenir l’enfant, bannir l’humiliation et, plus encore, toute forme de violence. Les partisans désignent la violence éducative ordinaire comme un facteur déterminant dans le développement de nombreux troubles psychologiques ou relationnels. Malgré ces arguments, des praticiens tels que Caroline Goldman ou Béatrice Kammerer expriment leurs doutes. Sur le terrain, ils constatent combien de parents se sentent démunis, incapables de fixer un cadre solide sans culpabiliser.

Pour Claude Halmos et Patrick Ben Soussan, la psychologie de l’enfant se construit aussi à l’aune de limites claires et de confrontations structurantes. Un enfant a besoin de repères pour se situer dans le collectif. En France, la question divise et met au défi la place de l’adulte, tiraillé entre autorité et compréhension.

Voici les axes principaux du débat autour de l’éducation bienveillante :

  • Principes de l’éducation bienveillante : dialogue constant, respect, rejet de toute punition physique ou psychologique
  • Remises en question : sentiment d’être contraint, fatigue parentale, difficulté à affirmer son autorité
  • Références : Isabelle Filliozat, Jane Nelsen, Caroline Goldman, Béatrice Kammerer, Catherine Gueguen, Claude Halmos, Patrick Ben Soussan

Ce débat dépasse désormais la sphère privée : il investit les écoles, façonne les discussions institutionnelles et traverse les générations. Les familles expérimentent, hésitent, essaient de conjuguer éducation positive et nécessité de poser des limites. Le pays entier s’interroge sur la meilleure façon de transmettre des repères solides à ses enfants.

Éducation bienveillante : entre bonnes intentions et effets inattendus

Le modèle de la bienveillance éducative s’est imposé comme une référence : pour beaucoup, il incarne la seule réponse acceptable à la violence éducative. Portant un regard optimiste sur l’enfant, il promet d’éliminer punitions, cris et affrontements. Nombre de parents, à la recherche de solutions concrètes pour apaiser le quotidien, se sont laissés séduire par cette promesse d’harmonie familiale. Pourtant, la réalité montre une autre facette de cette approche, perceptible dans les cabinets de consultation, les salles de classe, les foyers.

Caroline Goldman et Béatrice Kammerer alertent : de plus en plus d’adultes s’interrogent sur la perte de repères éducatifs. Les limites éducatives s’estompent, la peur de mal faire s’installe. Certains parents, désireux d’appliquer fidèlement les principes de la parentalité positive, finissent par se sentir enfermés dans une double contrainte : il leur faudrait être fermes sans jamais contrarier, guider sans jamais frustrer. Face à cet équilibre impossible, la fatigue et le doute s’invitent.

Quelques exemples illustrent les conséquences observées :

  • Des enfants ont du mal à gérer la frustration et remettent sans cesse en question le cadre posé par les adultes.
  • La relation à l’autorité s’effrite : plusieurs professionnels évoquent une augmentation des troubles du comportement et de l’anxiété chez les plus jeunes.
  • Comme le rappelle le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan, la psychologie de l’enfant ne se laisse pas enfermer dans des règles toutes faites : elle exige finesse et adaptation.

La façon d’accompagner l’enfant ne se réduit jamais à un choix binaire entre sévérité et indulgence. Pour Béatrice Kammerer, vouloir imposer une méthode universelle revient à nier la singularité de chaque famille, de chaque histoire. Les figures comme Thomas Gordon, Carl Rogers ou Martin Seligman invitent à repenser en profondeur la question des limites. Comment poser un cadre sans tomber dans la toute-puissance infantile, ni céder à la tentation du laisser-faire ? La question reste entière.

Enseignant calme tentant de calmer deux enfants en classe

Et si on partageait nos expériences et alternatives ?

La discipline positive, promue comme antidote à la violence éducative ordinaire, n’a pas fait l’unanimité. Parents, enseignants, pédopsychiatres s’opposent sur ses effets concrets. Les retours d’expériences affluent, parfois diamétralement opposés. Forums, groupes de parole, associations de parents reflètent ce paysage éclaté, loin d’une solution unique.

Béatrice Kammerer met en garde contre la tentation de l’uniformité : vouloir imposer la positive education bienveillante comme unique voie possible, c’est oublier la diversité des situations familiales et sociales. Alfie Kohn, figure critique du mouvement, questionne l’efficacité à long terme d’une méthode qui, sous prétexte de bienveillance, peut aussi masquer des formes subtiles de contrôle.

Voici quelques alternatives que des familles et professionnels explorent aujourd’hui :

  • Certaines familles s’orientent vers la parentalité collaborative : elles privilégient la négociation, la répartition des responsabilités, et l’écoute réelle de la parole de l’enfant.
  • D’autres s’appuient sur les travaux de Patrick Ben Soussan ou Claude Halmos, qui défendent un cadre précis sans pour autant renoncer à la bienveillance et à l’écoute.

La solution éducation bienveillante ne s’impose ni comme fatalité, ni comme miracle. Certains spécialistes conseillent de moduler selon les situations : alterner la fermeté et la souplesse, jongler entre exigences et compréhension, ajuster les réponses plutôt que suivre un protocole figé. Rituels familiaux, médiation, accompagnement sur mesure… Les options se multiplient. Chacun avance, ajuste, expérimente. Au final, ce sont les expériences partagées, ancrées dans les réalités du quotidien, qui nourrissent un débat vivant et ouvrent de nouveaux horizons pour penser l’éducation.

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